La nouvelle est tombée comme un couperet. Ce mardi 17 juin 2025, le tribunal de commerce de Brest vient d’ordonner le placement en liquidation judiciaire avec cessation immédiate de l’activité de Coop Breizh, véritable pilier de l’industrie du livre et du disque en Bretagne. Dans un communiqué, l’entreprise appelle à continuer le combat !

Il y a quelques semaines, l’hebdomadaire centre-breton Le Poher établissait un triste constat de l’état de la culture bretonne en 2025. Entre la chute importante du nombre de locuteurs du breton, les problèmes financiers des écoles Diwan, la fin des concours Sonerion, la baisse de la fréquentation des festoù-noz, le bilan était pour le moins inquiétant. La fermeture ce jour de la société coopérative Coop Breizh après soixante-huit ans d’activité apparait comme une triste illustration de cette observation objective.

Fondée en 1957 par la confédération de cercles celtiques Kendalc’h (« continuité, persévérance« , en breton), Coop Breizh a édité, produit, diffusé et distribué dans toute la France des produits en langues bretonne, gallo et française. Romans, recueils de poèmes, beaux livres sur la Bretagne, mais aussi des disques produits sous le label Coop Breizh. De nombreux écrivains (Añjela Duval, Gérard Le Gouic, Tristan Pichard) et musiciens (Denez Prigent, Gilles Servat, Louise Ebrel, Tri Yann) ont ainsi vu leurs oeuvres diffusées par la coopérative.

Au micro de nos confrères de Ouest-France, un responsable administratif de Coop Breizh a fait le point sur la situation de l’entreprise suite à la liquidation judiciaire prononcée ce jour. « L’entreprise et sa librairie lorientaise sont fermées. Désormais, le relais va être pris par le mandataire judiciaire qui va être chargé de vendre les actifs de l’entreprise pour pouvoir régler le maximum de dette aux créanciers.« 

Comme de nombreux acteurs du monde du livre, Coop Breizh a beaucoup souffert de la hausse drastique des coûts de production résultant de la crise Covid-19. La situation financière de la coopérative a été si fragilisée que sa librairie de Quimper a fermé ses portes en 2022 ; l’intégralité de son catalogue musical a été vendu en 2023 par le nouveau label ArFolk (dont le siège se trouve à Gouarec, dans les Côtes-d’Armor), mettant fin au label Coop Breizh.

Dans la foulée de la décision judiciaire prononcée par le tribunal de Coop Breizh de Brest, Coop Breizh a publié un communiqué sur sa page Facebook, marquant la fin (presque) définitive d’une aventure.

« Le combat doit continuer« . Le combat doit continuer pour la langue et la culture bretonnes, mais aussi pour toutes les langues régionales françaises, qui connaissent tous un important déclin.

Si l’on ne doute pas qu’ArFolk proposera un travail important et rigoureux (produiront-ils le nouvel album de Denez Prigent, Toenn For, annoncé dans les colonnes de nos confrères du Télégramme ?), le combat pour les langues et les cultures régionales appelle à une prise de conscience citoyenne. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la création du Collectif pour les littératures en langues régionales à l’école – dont nous avons partagé la tribune dans nos colonnes. Quant à la rédaction de Cheminez, elle prendra sa part dans ce combat !

En attendant, Kenavo ha trugarez vras da Coop Breizh ! (« Au revoir et merci beaucoup à Coop Breizh »)


Une réponse à « « Coop Breizh va mourir », mais le combat doit continuer »

  1. Coratge a totas e tots !

    J’aime

Votre commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tendances