Même si la famille bélier est devenu une référence culturelle pour les Français lorsqu’on parle de la surdité, d’autres œuvres nous plongent dans le quotidien difficile de ce handicap invisible. Citons ici, le roman graphique de Joseph Lambert, Annie Sullivan et Helen Keller.
Helen (1880-1968) est une petite fille qui devient sourde et muette à l’âge de 18 mois, à la suite d’une maladie. Elle ne parvient pas à communiquer avec le monde extérieur hormis quelques gestes que la famille interprète. A l’âge de six ans sa vie bascule. Ses parents engagent une jeune gouvernante de vingt ans sur laquelle ils fondent beaucoup d’espoir.

Cette femme, c’est Annie Sullivan (1866-1936). Malgré son jeune âge, elle a un passé bien douloureux puisqu’elle a, elle-même, été confronté à la cécité. Annie a subi neuf opérations des yeux pour améliorer sa vue. Elle, qui a vécu dans un hospice, sa famille ne pouvant s’occuper d’une enfant presque aveugle, sortira diplômé de l’école pour aveugle Perkins où elle apprend la langue des signes.
Son passé et son expérience font d’elle une éducatrice idéale pour comprendre et aider la petite Helen. Bien que ce soit son premier emploi, la gouvernante se montre très déterminée. La tâche est certes très difficile mais Annie persiste à vouloir rentrer en contact avec la petite Helen.
Après quelques mois, elle parvient à lui apprendre le langage des signes en lui dessinant des lettres dans la main. L’enfant les reproduit et commence à faire le lien entre ses signes et le monde qui l’entoure, ça y est, elle peut communiquer ! Le monde s’ouvre ainsi à Helen qui passe de l’enfermement du silence à la notoriété internationale, de « l’animal domestique » à la femme politique, puisqu’elle finira inscrite sur la liste du FBI des personnes communistes à surveiller de près.

Sorti en 2014, l’auteur retranscrit avec brio la véritable histoire de ces deux femmes américaines dans son travail. En effet, Annie et Helen ont beaucoup partagé leur vie à travers des autobiographies, des rencontres et des conférences. Des films et des pièces de théâtres ont également été réalisés afin de raconter ces destins hors du commun. Il restait le roman graphique pour découvrir et comprendre leurs vies avec l’expérience du dessin. Un pari admirablement réussi par Joseph Lambert qui, grâce à son travail, nous met dans « la peau » ou plutôt dans « la tête » d’Helen Keller.
Cette histoire est une histoire de handicap mais aussi une histoire de femmes, d’une amitié sans failles, de persévérance et de courage. Dans ce sens, si la persévérance devait être une personne, ce serait surement Annie Sullivan et si le courage devait avoir un nom ce serait évidemment Helen Keller.
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Si le sujet de la langue des signes vous intéresse, nous vous recommandons vivement de découvrir notre interview exceptionnelle Langue des Signes : les sourds ne veulent plus être réduits au silence.
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