Comme chaque lundi de décembre, la rédaction de Cheminez vous donne rendez-vous pour découvrir deux albums : un de musique régionale et un autre de musique du monde. Aujourd’hui : Canti Corsi di Natale.
Les fêtes de Noël approchant, sans doute avez-vous ressenti l’envie de vous rendre, en famille ou entre amis, au marché de Noël de votre ville ou de votre village. Là-bas, il est possible que l’on y entende toute la journée des chants de Noël, chantés en français ou anglais ; Douce Nuit, Mon beau sapin, Vive le vent ou encore Petit papa Noël sont des chansons que nous connaissons tous par cœur, et que nous avons apprises depuis l’école maternelle.
Mais ces chansons ont bien évidemment leurs versions régionales. Il est vrai que lorsque l’on parle de chansons régionales, on pense souvent à des musiques traditionnelles. Cheminez s’est d’ailleurs fait le relai de ces traditions musicales, avec l’album Hiri d’Érik Marchand, Éric Menneteau et Youenn Lange (Bretagne), ou encore le disque Baladas e danças de Verd E Blu (Gascogne). Mais de la même façon qu’il est possible de tout dire avec une langue, il est également possible de tout chanter. Et naturellement nos régions ont-elles aussi leurs chants de Noël.
C’est ce que l’album Canti Corsi di Natale de la formation Les Voix de l’Émotion vient nous rappeler. Ce disque sorti en 2010 mélange des adaptations en corse de chants de Noël appartenant au patrimoine national comme Chjuccate campane (Vive le vent d’hiver) ou Festighjemu lu Bambinucciu (Il est né le Divin Enfant), et chants traditionnels corses. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour Dumane Natale (Demain Noël), chanté par des enfants, comme dans l’album Campemuci d’I Muvrini.
Mais les fêtes de Noël ne sont pas qu’affaire de chants. Les régions ont également leurs traditions spécifiques. Ainsi, en Corse, lors du repas du réveillon, il est de coutume de laisser « u piattu di u puvarettu » (« l’assiette du pauvre »). Il existe également une tradition religieuse : c’est durant la nuit de Noël que se transmet entre femmes les prières et incantations permettant de pratiquer l’Ochju, dont l’objectif est de conjurer l’innuchjatura (« le mauvais œil »).

Le site spécialisé Kallistea nous explique comment se déroule l’Ochju, qui « mêle profane et sacré dans une Corse profondément pieuse qui ne s’est pas encore défaite, et c’est heureux, de ses racines ancestrales » : l’officiante, aussi appelée signadora, demande à la personne attente de l’innuchjatura d’allumer la mèche d’une bougie baignant dans de l’huile d’olive, puis de tenir une assiette pleine d’eau de ses deux mains, les paumes tournées vers le ciel. La signadora prononce alors une prière et fait trois signes de croix sur l’assiette, avant de réciter l’incantation apprise lors de la nuit de Noël.
Une fois l’incantation récitée, la signadora prélève de l’huile à l’aide de son annulaire, puis la jette trois fois dans l’assiette pleine d’eau. Les gouttes d’huile sont ensuite interprétées, et permettent de savoir si la personne a toujours le mauvais œil ou non.
Nul doute que ce cadeau, offert entre femmes, valait toutes les iPhones et Nintendo Switch du monde. Et pour découvrir d’autres idées de cadeaux originales, nous vous recommandons de découvrir notre chronique sur Pays de Sable – Histoires naturelles, un magnifique roman jeunesse sur l’identité et la transmission.






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